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Le 3 mars, nous avons commencé le périple d’interpellation des élus, nous étions rassemblés devant la Métropole Méditerranée Montpellier, où figure sur les fenêtres « nous sommes Charlie, nous défendons la liberté d’expression ».

Par ce rassemblement, les professionnels de la culture ont voulu exprimer leur très vive inquiétude face aux baisses drastiques des budgets culturels, aux suppressions de manifestations, aux fermetures de lieux, et les conséquences sociales, artistiques et sociétales. (voir ci-après les interventions)

Si la presse a répondu présente à notre invitation, notre demande d’audience auprès de la Métropole est restée sans réponse. Nous avons décidé alors de déposer la pétition « Non à l’abandon de l’art et de la culture par les élus », ayant recueillie en peu de jours plus de 3600 signatures. Cette action, pourtant symbolique, a trouvé porte close. (La pétition a tout de même été déposée... par la petite porte).

  • Parce que les arts et la culture, l’enseignement artistique, sont devenus des causes nationales face aux drames qui nous ont tous bouleversés ;
  • Parce que les arts, la culture, l’éducation sont les remparts de notre démocratie pour lutter contre la barbarie ;Nous attendons une action déterminée de la part des autorités politiques.

Nous réitérons notre demande d’audience auprès de la Métropole, comme nous le demandons à l’ensemble des responsables des puissances publiques Etat et Collectivités territoriales. Il y a urgence, l’enjeu est trop grand et se doit d’être au-dessus de toute divergence politique entre les élus.

Les Interventions du 3 mars

CGT Spectacle LR

Pour les salariés du spectacle, c’est double peine. Après les droits sociaux, les plans sociaux, directs ou indirects.

Dans notre région, l'hécatombe s'accélère. Chaque spectacle qui ne voit pas le jour, baisses de budget, annulations de festivals et fermetures de lieux culturels, sont autant d’équipes et de salariés qui se retrouvent sans emplois et qui subissent un vaste plan social qui, hélas, atteste de l'abandon de la culture par les élus.Par ces décisions, c’est toute une architecture de soutien à l’art et à la culture qui se trouve déstructurée, anéantie, autant de préoccupations, de craintes, de dangers qui pèsent sur l’avenir de la création artistique.

Ces décisions politiques sont dramatiques au moment où chacun reconnait l’importance de la culture dans l'apport économique et surtout dans ce qu'elle participe au lien social.

En son temps Victor Hugo disait pour la défense des budgets culturels :« Que penseriez-vous, messieurs, d'un particulier qui aurait 500 francs de revenus, qui consacrerait tous les ans à sa culture intellectuelle, pour les sciences, les lettres et les arts, une somme bien modeste : 5 francs, et qui, dans un jour de réforme, voudrait économiser sur son intelligence six sous. Voilà, messieurs, la mesure exacte de l'économie proposée ? ».

Sur les budgets généraux, de l’Etat comme des collectivités, l'économie est petite, mais le ravage est grand, socialement comme sociétalement.Si nos missions sont nos emplois, elles sont avant tout civilisatrices.A une époque où les repères viennent à manquer, Le démantèlement en œuvre aujourd’hui en matière culturelle pèse lourdement sur la cohésion sociale et hypothèque les chances d’émancipation de nos concitoyens.

Parce que le lien universel qui renforce le vivre-ensemble au-delà des différences (qu’il s’agisse de différences de nationalité, de langue, de statut social, de religion...) c’est la culture. Parce que nous considérons que l’égal accès à la culture sur l’ensemble du territoire fait partie des droits que la République doit assurer à chacun.

  • Nous demandons que cesse la réduction des budgets alloués à la culture ;
  • Nous exigeons que cesse la mise à sac de nos outils de travail ;
  • Nous attendons une action déterminée de la part des autorités politiques ;

Nous attendons qu’elles s’engagent à placer la Culture au cœur du projet de société, sans exclusive et en dehors de toute logique de marchandisation, en inscrivant la régulation, le développement et la coopération dans le champ culturel, le soutien à la création (pour toutes les formes d’expression artistique) et en faciliter l’accès au plus grand nombre.

Le Languedoc-Roussillon était la 4ème région de France en niveau d’activités et d’emplois culturels. A l’aube des réformes et fusions diverses et variées des collectivités territoriales, nous refusons l’abandon de toute ambition de politique culturelle.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous reprenons notre « marche pour la culture » pour engager, l’Etat et les Collectivités territoriales, dans un plan d’action publique pour la culture :

  • pour garantir le pluralisme et la diversité culturelle ;
  • pour compléter l’aménagement du territoire et opérer les rééquilibrages géographiques : pour que les territoires et les quartiers les plus défavorisés n’aboutissent pas à de véritables déserts culturels;
  • pour coordonner des politiques publiques concertées pour les rendre plus cohérentes entre elles ;
  • pour assurer une meilleure lisibilité par une identification des rôles, des compétences, des droits et des devoirs de chacune, par une simplification des principes de financements croisés, et une transparence de leurs négociations.

« Tout ce qui dégrade la Culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude ». Camus

 

CIP LR

Aujourd'hui Journée d’information et d’action contre l’Unedic et le dispositif des « droits rechargeables »se tient une réunion Unedic au Medef, probablement afin de « toiletter » à la marge la convention d’assurance chômage en application depuis le 1er octobre 2014.Cela suit logiquement l’aveu de l’UNEDIC qui a été forcé de reconnaître en partie que cette convention présente des « dysfonctionnements » profonds liés aux mécanismes mis en place concernant les droits rechargeables.En clair, pas mal de monde perd des droits et se trouve enfermé au long cours et à pas cher dans les « droits rechargeables ».

Les tables rondes de Manuel Valls en réponse à la mobilisation du printemps 2014 auront permis de démontrer qu’avec le modèle d’indemnisation que nous proposons et défendons depuis 11 ans, nous faisons la preuve que l’on peut couvrir les plus précaires en dépensant moins.Pour la première fois, l’Unedic est forcée de reconnaître que nos propositions ne sont pas plus coûteuses.Un modèle vertueux peut et doit être mis en place.

Nous nous retrouvons aussi aujourd’hui pour la défense de nos droits sociaux et contre la casse de nos outils de travail.

Nous voilà attaqués sur plusieurs fronts, le désengagement de l’état entrainant celui des collectivités territoriales annonce un désastre social pour les travailleur de la culture et de l’art et un appauvrissement du tissus culturel dans notre région et dans tout le pays. La classe politique n’a plus désormais de véritable considération envers le monde artistique et culturel.

A vouloir être populaire, on finit populiste.

Ce seront ceux qui auront baissé les budgets de la culture qui seront responsable de l’empêchement pour chacun, d’accéder a la connaissance, a l’émancipation et a la liberté d’expression et de création. Ceux qui le dimanche déclarent je suis Charlie et qui le lundi votent les baisses de subvention, dessinent un champ de ruine et ouvrent la porte a l’extrémisme Dans notre région la liste des lieux et structures menacés est déjà trop longue.

Ce n’est pas en pillant la poche des chômeurs et en taillant dans les budgets culturels qu’il faut faire des économies. Aujourd’hui encore et ici, ce que nous défendons, nous le défendons pour tous

Une citation pour finir

« La crise ne rend pas la culture moins nécessaire, elle la rend plus indispensable. La culture, ce n’est pas un luxe dont, en période de disette, il faudrait se débarrasser. La culture c’est l’avenir, c’est le redressement, c’est l’instrument de l’émancipation et le moyen de faire une société pour tous. Comme le disait Baudelaire : « le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité, c’est la culture ».

Et lorsqu’existe une tentation parfois redoutable de repli sur soi, lorsqu’émerge-la peur de l’autre, lorsque le sentiment de déclin peut gagner les esprits, alors nous devons nous tourner vers la culture. C’est elle qui nous élève, qui nous construit, qui nous rassemble. » « C’est la raison pour laquelle je réaffirme que la culture doit être une priorité majeure, une ambition commune. »

Discours de François Hollande sur la culture aux Biennales Internationales du Spectacle à Nantes. 19 janvier 2012.

SYNAVI LR

Voilà déjà un an s’engageaient partout en France « Les marches pour la Culture ».Depuis on nous gratifie de déclarations de principes auxquelles nous ne pouvons qu’adhérer :

  • Oui, la culture est comme l’éducation le ciment de notre société
  • Oui la culture est un investissement pour l’avenir
  • Oui l’art et la culture sont les ferments de la citoyenneté.

Pourtant, aujourd’hui la situation régionale et nationale est plus qu’alarmante. Nous assistons à un travail de sape inédit depuis plusieurs années : coupes budgétaires drastiques, déprogrammations arbitraires, évictions d’équipes ou de directions artistiques, interruptions de projets engagés.

Sous couvert de politique d’austérité, le saccage se généralise à tous les niveaux de collectivités publiques et ne se limite pas à une couleur politique. Dans toutes les régions, tout le secteur artistique et culturel est touché ; compagnies, lieux indépendants ou labellisés, festivals de toutes disciplines. Des changements de cap qui fauchent projets et équipes artistiques, le cœur de notre secteur d’activité. Nous n’assistons pas à une stagnation mais à un véritable recul. Sur l’ensemble des territoires urbains et ruraux, ce sont autant de projets qui ne verront plus le jour mettant un coup d’arrêt à un travail de proximité et de partage de nos démarches et pratiques artistiques patient, opiniâtre que les équipes artistiques mènent localement depuis des années. Ce sont autant d’emplois intermittents ou permanents mis en danger ou déjà supprimés. C’est la survie d’un secteur professionnel et économique mis en péril et sacrifié.

Nous dénonçons ces décisions et l’absence de concertation avec les acteurs concernés.

La création artistique et les actions culturelles, comme toutes les missions d’intérêt général, ne doivent pas être la variable d’ajustements des budgets.

Ce climat de désengagement à tous les étages augure mal de l’application de la prochaine réforme de l’administration territoriale.

Aujourd’hui, il n’est plus urgent, il est vital (c’est-à-dire incontournable sous peine de mort) de redonner du sens et de l’ambition aux politiques culturelles afin de faire exister la diversité artistique et culturelle, l‘équité territoriale, de refuser la marchandisation de l’art et de la culture.

SYNDEAC

Montpellier, future zone blanche ?

Le Théâtre du Hangar est fermé depuis plusieurs années ; celui de la Chapelle est mis en difficulté ; des menaces pèsent sur l’Opéra de Montpellier ; le FRAC perd 60 % de son budget d’acquisitions de la Région ; le Festival du Printemps des Comédiens réduit sa programmation d’une semaine pour faire face aux baisses de ses subventions ; le Festival Hybrides ne pourra pas commencer le 13 mars prochain, restant sans réponse de son principal financeur, la Ville de Montpellier ; le Théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone vit en ce moment une véritable procédure d’expulsion et sa saison est menacée…

Que se passe-t-il sur ce territoire ? Après des années de développement exemplaire pour faire de l’art et de la culture des atouts indispensable au dynamisme de la ville de Montpellier, de sa métropole et de la région, l’action partenariale volontariste est mise à mal par des décisions aussi incompréhensibles les unes que les autres.Les arts et la culture ont-ils simplement disparu des objectifs de politique publique des élus territoriaux ?

La fermeture des espaces de travail, de création et de programmation met en difficulté les projets des artistes et des équipes artistiques. Elle concerne aussi l’ensemble de la population.

Lorsque la ministre de la Culture évoque les « zones blanches » de la culture, elle pense désigner des territoires ou des citoyens éloignés d’une offre artistique diversifiée…Montpellier Méditerranée Métropole compte plus de 400 000 habitants, sa croissance démographique est une des plus élevée de France et la moitié de ses habitants ont moins de 34 ans !

Nous ne pouvons accepter l’érosion de la politique artistique et culturelle de la 8ème ville de France. Nous ne pouvons pas admettre que le démantèlement qui est en cours soit seulement le fait du hasard ou le résultat accumulé de petits choix locaux.

Ce qui se passe à Montpellier est l’illustration d’une sinistre conjonction : une réforme des territoires engagée sur fonds de disette financière permet des atteintes à la culture les plus décomplexées.

Comme nous l’avons fait le 10 décembre dernier, nous appelons les publics, les citoyens, les artistes à se mobiliser pour que cesse la mise en friche des territoires d’art et de création que nous avons patiemment cultivés ensemble !

 

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